Protégeons les zones humides et la biodiversité

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Concentré sur un linéaire très limité d’environ 750m sur la rive droite de Vernon, la zone humide des îles Saint-Jean et Saint-Pierre (classées Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique ZNIEFF), représente une des rares zones humides préservées dans le corridor écologique de la vallée de la Seine. Celle-ci contient une flore spécifique et constitue une étape essentielle à l’avifaune dans les périodes de nidification et de migration, alors même qu’elle se situe aux abords de la ville. Y nichent, entre autres, la foulque macroule, le cygne tuberculé, la rousserolle verderolle et autres oiseaux plutôt rares. Y poussent des plantes peu communes telles que le pigamon jaune ou la berle dressée, spécifiques des zones humides.

Des relevés (1) menés par Jean-Paul THOREZ (2) indiquent que ce site mériterait un classement en Espace naturel sensible (ENS).

Cette zone est menacée par le tracé de la Seine à Vélo. En effet, le tracé prévu pour la véloroute, qui passerait directement en lisière de la zone humide des îles Saint-Jean et Saint-Pierre classées ZNIEFF, pourrait avoir un impact destructeur irréversible sur ce milieu. Tout d’abord le chantier sera inévitablement destructeur, la fréquentation et l’entretien feront le reste. À d’autres endroits sur des sites analogues ou des projets similaires ont vu le jour le milieu y a été dégradé de manière irréversble. Par ailleurs, l’enquête publique menée en 2019 déclarait dans sa conclusion un impact « moyen à fort » sur les zones humides entre Vernon et Pressagny-l’Orgueilleux, tout en prévoyant des mesures compensatoires générales qui intensifieraient l’intervention du chantier sur le site.

À l’occasion de la visite à Vernon de « la Caravane du RESEAU PAYSAGE » le 21 avril dernier sur leur itinéraire de la vallée de la Seine et nous avons participé à leur tournage du documentaire par une interview. Nous avons pu évoquer la richesse et l’extrême fragilité de cet écosystème et ce paysage. Ce site naturel, avec son caractère unique en ville, mérite d’être protégé des interventions de l’urbain et valoriser pour l’importance écologique et touristique.

Jean-Paul Thorez et Fiona Hutchinson en tant que paysagiste conceptrice tous deux attachés à la spécificité de ce site ont proposés des tracés alternatifs. (2)

Avant l’échéance des travaux et en tant que naturaliste, paysagiste-conceptrice et association locale, nous ne pouvons qu’appeler à la meilleure prise en compte du paysage particulier des méandres de la vallée de la Seine et de cette ambiance unique que les Impressionnistes nous ont appris à observer. Nous sommes très attachés à l’héritage de ce lieu et nous voulons participer à la meilleure intégration possible de ce projet dans le tissu culturel et le paysage local, à l’aune de la transition écologique.

Le 25 septembre, retrouvez Jean-Paul Thorez pour une visite de la zone humide à Vernonnet ainsi qu’un atelier avec La Caravane du réseau de paysage à la médiathèque de Vernon.

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(2) Jean-Paul THOREZ, naturaliste, originaire des Andelys, a une connaissance approfondie des évolutions de ce site vernonnais en particulier, plus largement de la Normandie en tant qu’ancien directeur de l’Agence Régionale de l’Environnement de Haute Normandie (AREHN). Ingénieur agronome et journaliste de formation, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages aux Ed. « Terre Vivant ».

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Cet article a 2 commentaires

  1. Le Saux

    Merci pour cet article. J’ai collaboré avec Fiona pour une relecture de certains courriers envoyés aux décideurs, et en en parlant autour de moi, je me suis rendue compte que les gens de Vernon n’étaient pas au courant de la menace qui pèse sur cette zone humide, ils voient très souvent le coté « pratique » de la piste bétonnée, marcher, pédaler, ou courir plus loin, par exemple. Un article informatif dans la presse locale serait intéressant, j’ai beaucoup parlé avec Fiona de l’aspect financier qui pourrait être un argument auprès des électeurs de Vernon: le tracé tel qu’il est prévu actuellement va être payé par l’argent public, et sera vite dégradé, compte tenu de son emplacement même sur cette zone humide. Il va donc falloir le rénover rapidement, donc, surcoût. Ceci pourrait faire pencher la balance du bon coté, aucun élu ne voudra être tenu responsable de ce gaspillage d’argent.
    Je connais une journaliste au Démocrate qui n’attend que votre feu vert pour faire un article, encore une fois, pas revendicatif, juste informatif et factuel.
    Merci de m’avoir lue.
    Brigitte Le Saux

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